Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/105

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les dix-huit provinces, se fixer où on le juge convenable et de la manière qu’on l’entend, sans avoir rien à démêler avec les mandarins. Tout le monde a le droit de se promener librement d’un bout de l’empire à l’autre ; personne ne s’occupe des voyageurs, qui sont bien assurés de ne rencontrer nulle part des gendarmes pour leur demander leur passe-port. Si, par malheur, le gouvernement chinois s’avisait un beau jour d’adopter l’ingénieuse invention du passe-port, les pauvres missionnaires se trouveraient immédiatement réduits à un bien pitoyable état. Il leur serait impossible de faire un pas, à moins d’obtenir à prix d’argent des passe-ports falsifiés, ce qui, nous n’en doutons pas, leur serait extrêmement facile, mais répugnerait certainement à leur conscience.

Il y a bien une loi qui enjoint aux Chinois de rester dans les limites de l’empire et qui leur défend de franchir les frontières pour aller vagabonder chez les peuples étrangers, y puiser de mauvais exemples et perdre le fruit de leur bonne éducation ; mais les nombreuses migrations des Chinois, qui vont peupler les colonies des Espagnols, des Anglais et des Hollandais, leur affluence en Californie, tout prouve que le gouvernement ne veille pas avec beaucoup de sévérité à l’exécution de cette loi. Elle est inscrite au Bulletin, comme beaucoup d’autres dont on ne tient pas plus de compte.

La faculté de pouvoir circuler librement et sans entraves dans toutes les provinces est un besoin en quelque sorte indispensable pour ces populations, continuellement lancées dans les opérations du grand et du petit négoce. On conçoit que la moindre gêne apportée