Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/127

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eaux. Lorsqu’on parcourt les provinces de l’empire, et qu’on s’arrête à réfléchir sur ce prodigieux encombrement d’hommes qui augmente, d’année en année, dans des proportions effrayantes, on serait presque tenté de souhaiter à la Chine, dans l’intérêt de sa conservation, une de ces grandes exterminations par lesquelles la Providence arrête, de temps à autre, l’essor et le développement des races trop fécondes.

La population de la Chine a été l’objet de grands débats entre les auteurs européens, qui n’avaient aucun moyen de la déterminer avec exactitude. Les Chinois tiennent pourtant avec assez de soin des états statistiques et des relevés de dénombrement. La population de chaque province est inscrite, par familles et par individus contribuables, sur des registres spéciaux, dont le résumé est publié dans les collections des ordonnances. Mais le mode adopté pour cet enregistrement a varié même dans les temps modernes, et des classes nombreuses d’individus non contribuables ont été laissées en dehors du recensement. De là résultent les différences sensibles qui s’observent entre les dénombrements de la population chinoise, rapportés à des époques peu distantes. Trois dénombrements principaux ont donné des résultats qui semblent également authentiques, et dont, néanmoins, le plus fort surpasse le plus faible de 183, 000, 000 ; les voici :

En 1743, selon le P. Amiot 150, 265, 475

En 1761, selon le P. Hallerstein 198, 211, 552

En 1791, selon lord Macartney 333, 000, 000

Les documents les plus récents, fournis par la collection des ordonnances de la dynastie mantchoue, élèvent