Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/154

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avec une sorte de lierre appelé ko ; leurs meubles, leurs vases, leurs instruments et outils de toute espèce, sont remarquables par une certaine simplicité ingénieuse qui mériterait souvent d’être imitée.

La polarité de l’aimant avait été remarquée chez eux deux mille cinq cents ans avant notre ère, quoiqu’ils n’en eussent pas tiré parti pour la navigation. La poudre à canon, et d’autres compositions inflammables dont ils se servent pour construire des pièces d’artifice d’un effet surprenant, leur étaient connues depuis très-longtemps, et l’on croit que des bombardes et des pierriers, dont ils avaient enseigné l’usage aux Tartares au treizième siècle ont pu donner, en Europe, l’idée de l’artillerie, quoique la forme des fusils et des canons dont ils se servent actuellement leur ait été apportée par la France, ainsi que l’attestent les noms mêmes qu’ils donnent à ces sortes d’armes. De tout temps ils ont su travailler les métaux, faire des instruments de musique, polir et tailler les pierres dures. La gravure en bois et l’imprimerie stéréotype remontent, en Chine, au milieu du dixième siècle, ils excellent dans la broderie, la teinture, les ouvrages de vernis. On n’imite qu’imparfaitement en Europe certaines productions de leur industrie, leurs couleurs vives et inaltérables, leur papier à la fois solide et fin, leur encre, et une infinité d’autres objets, qui exigent de la patience, du’soin et de la dextérité. Ils se plaisent à reproduire des modèles qui leur viennent des pays étrangers ; ils les copient avec une exactitude scrupuleuse et une fidélité servile ; ils fabriquent même, tout exprès pour les Européens, des objets qui sont du goût de ces derniers, des magots ou des figurines en stéatite, en