Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/159

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le rebelle les assiégea pendant longtemps. Cela se passait dans le cours de l’année 264 de l’hégire (878 de J. C.). La ville fut enfin prise, et les habitants furent passés au fil de l’épée. Les personnes qui sont au courant des événements de la Chine rapportent qu’il périt en cette occasion cent vingt mille musulmans, juifs, chrétiens et mages, qui étaient établis dans la ville, et qui y exerçaient le commerce, sans compter les personnes qui furent tuées d’entre les indigènes. On a indiqué le nombre précis des personnes de ces quatre religions qui perdirent la vie, parce que le gouvernement chinois prélevait sur elles un impôt d’après leur nombre. De plus, le rebelle fit couper les mûriers et les autres arbres qui se trouvaient sur le territoire de la ville ; nous nommons les mûriers en particulier, parce que la feuille de cet arbre sert à nourrir l’insecte qui fait la soie, jusqu’au moment où a l’animal s’est construit sa dernière demeure. Cette circonstance fut cause que la soie cessa d’être envoyée dans les contrées arabes et dans d’autres régions. »

Pendant que les étrangers affluaient dans les ports du Céleste Empire, les marchands chinois parcouraient avec leurs jonques les mers de l’Inde, et allaient trafiquer jusqu’en Arabie et en Egypte. Ils visitent encore de nos jours, dans des vues commerciales, les îles de l’Archipel oriental, les ports de la Cochinchine et du Japon, la presqu’île de Malacca et même le Bengale. Quant au commerce par terre, ils s’en sont occupés à différentes époques avec activité, et l’on ne peut douter que les intérêts du négoce n’aient conduit en Tartarie les colonies chinoises qui s’y sont établies, et attiré vers les pays occidentaux