Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/165

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le Céleste Empire ; et cet état de choses durera tant que les Chinois voudront rester ce qu’ils sont, sans modifier leurs goûts et leurs habitudes. Le commerce extérieur n’ayant à leur offrir aucun objet de première nécessité, pas même d’une utilité réelle, ils s’intéresseront fort peu à son extension, ils le verront s’arrêter non-seulement sans inquiétude, mais encore avec un certain sentiment de satisfaction.

Il n’en serait certainement pas ainsi du côté des Anglais ; une interruption totale du commerce avec la Chine serait pour l’Angleterre un événement désastreux. La vie et le mouvement de cette puissance colossale se trouveraient aussitôt paralysés dans les Indes ; des extrémités, le mal gagnerait rapidement le cœur, et l’on ne tarderait pas à apercevoir dans la métropole les symptômes d’une maladie peut-être mortelle. La source la plus féconde de la richesse et de la force de la Grande-Bretagne se trouve dans ses colonies de l’Inde, et c’est surtout par la Chine qu’elle s’alimente. Les Anglais le savent bien ; aussi, les a-t-on vus, dans ces dernières années, prendre bravement la résolution d’endurer avec patience et résignation toutes les avanies du gouvernement chinois, plutôt que d’en venir à une nouvelle rupture et d’arrêter ce grand mouvement commercial, qui est une des principales sources de la prospérité des Indes.

Une raison excellente pour laquelle la Chine aime médiocrement à faire le négoce avec les étrangers, c’est que son commerce intérieur est immense. Elle y emploie des bâtiments de toute grandeur, qui sillonnent continuellement les rivières et les canaux dont l’empire est