Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/181

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querelles et de batailles, quoique la police soit loin d’être aussi nombreuse que dans nos villes d’Europe. Les Chinois sont toujours retenus par un instinct salutaire, la crainte de se compromettre ; ils s’ameutent volontiers, ils vocifèrent beaucoup ; mais, après cela, la circulation reprend son cours ordinaire.

En voyant les rues sans cesse encombrées de monde, on serait assez porté à croire que tous les habitants de la ville sont en course et que les maisons sont vides. Mais qu’on jette un coup d’œil dans les magasins ; ils sont toujours remplis de vendeurs et d’acheteurs. Les fabriques et les manufactures renferment, en outre, un nombre considérable d’ouvriers et d’artisans, et, si l’on ajoute à ces multitudes les femmes, les vieillards elles enfants, on ne sera nullement surpris qu’on élève à huit millions la population de Han-keou, de Han-yang et de Ou-tchang-fou. Nous ne savons pas si l’on comprend dans ce chiffre les habitants des barques. Le grand port de Han-keou est bien littéralement une immense forêt de mâts de navire ; on est saisi d’étonnement envoyant, au milieu de la Chine, des bâtiments en si grand nombre et d’une telle dimension.

Nous avons dit que Han-keou est, en quelque sorte, l’entrepôt général des dix-huit provinces ; c’est là, en effet, qu’arrivent et c’est de là que partent les marchandises qui alimentent tout le commerce intérieur. Il n’est pas, peut-être, au monde, de ville située plus favorablement et entourée par la nature de plus grands avantages. Placée au centre de l’empire, elle est, en quelque sorte, entourée par le fleuve Bleu, qui la met en communication directe avec les provinces de l’est et de l’ouest. Ce