Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/208

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grand nombre d’une beauté imposante ; ils sont en pierre, formés d’arcs en plein cintre, d’une solidité et d’une longueur remarquables.

À peu de distance de toutes les villes de premier, de deuxième et de troisième ordre, on voit presque toujours une tour plus ou moins élevée, placée à l’écart et dans l’isolement comme une colossale sentinelle. Selon les traditions indiennes, lorsque Bouddha mourut, on brûla son corps, ensuite on forma huit parts de ses ossements, qu’on enferma en autant d’urnes pour être déposées dans des tours à huit étages. De là vient, dit-on, l’origine de ces sortes de tours si communes eu Chine et dans les pays où le bouddhisme a pénétré ; pourtant le nombre des étages est indéterminé et la forme qu’elles affectent est aussi très-variable ; il y en a de rondes, de carrées, d’hexagones et d’octogones ; on en voit en pierre, en bois, en briques, en faïence même, comme celle de Nanking ; les ornements en porcelaine don telle est revêtue lui ont fait donner le nom de Tour de porcelaine. Maintenant la plupart de ces monuments sont dégradés et tombent en ruine ; mais on trouve, dans les poésies anciennes, des passages qui attestent tout le luxe et la magnificence que les empereurs déployaient dans la construction de ces édifices ; voici quelques-uns de ces passages : Quand j’élève mes regards vers la lourde pierre, il me faut chercher son toit dans les nues. L’émail de ses briques dispute d’éclat à l’or et à la pourpre, et réfléchit en arc-en-ciel, jusqu’à la ville, les rayons du soleil qui tombent sur chaque étage. » Un censeur, pour exprimer énergiquement l’inutilité et les dépenses énormes de la fameuse tour de Tchang--