Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/241

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Autrefois il y avait, aux environs des pagodes les plus célèbres, de grands monastères, où des bonzes nombreux vivaient en communauté, à la manière des lamas du Thibet et de la Tartarie. Ils possédaient de riches bibliothèques, où l’on trouvait réunis tous les livres de l’Inde et de la Chine, ayant quelque rapport avec le culte bouddhique. C’est là qu’on voyait les belles éditions du Gandjour, ou Instructions verbales de Bouddha, » en cent-huit gros volumes, et du Dand jour, en deux cent trente-deux volumes. Ce dernier ouvrage est une sorte d’encyclopédie religieuse ou d’histoire ecclésiastique du bouddhisme. Actuellement, ces fameuses bonzeries sont presque désertes et abandonnées. Nous avons eu occasion d’en visiter un grand nombre, et, entre autres, celle du Pou-tou, l’une des plus renommées de l’Empire Céleste. Pou-tou est une île du grand archipel de Tchou-san, sur les côtes de la province de Tché-kiang. Plus de cinquante monastères, plus ou moins importants, et dont deux ont été fondés par des empereurs, sont disséminés sur les flancs des montagnes et dans les vallées de cette île pittoresque et enchantée, que la nature et l’art se sont plu à embellir de toutes les magnificences. On ne voit, de toute part, que des jardins ravissants, semés des plus belles fleurs, des grottes taillées dans la roche vive, parmi des bouquets de bambous et des touffes d’arbres aux écorces aromatiques. Les habitations des bonzes, abritées contre les ardeurs du soleil sous d’épais ombrages, sont dispersées çà et là, au milieu de ces sites gracieux. Mille sentiers aux détours capricieux, traversant des ravins, des étangs et des ruisseaux, par le moyen de jolis ponts en pierre ou en bois,