Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/267

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les nombreuses cérémonies du mariage. Nous allons entrer dans quelques détails sur cette matière, et l’on verra quelle part immense est faite au pouvoir paternel par les mœurs et les lois du pays.

C’est un principe incontesté en Chine que les pères ou les mères, ou, à leur défaut, les aïeux, ou enfin les plus proches parents, ont sur les enfants, lorsqu’il s’agit de les marier, une autorité entièrement arbitraire, à laquelle ils ne peuvent se soustraire. Les Chinois se marient fort jeunes, ce qui paraît contraire aux usages observés dans l’antiquité, et aux prescriptions du Livre des rites. Cet écrit canonique établit de la manière suivante la division des âges de l’homme : « Les hommes, à l’âge de dix ans, ont le cerveau aussi faible que le corps, et peuvent tout au plus s’appliquer aux premiers éléments des sciences. Les hommes de vingt ans n’ont pas encore toute leur force ; ils aperçoivent à peine les premiers rayons de la raison. Cependant, comme ils commencent à devenir hommes, on doit leur donner le chapeau viril. À trente ans, l’homme est vraiment homme ; il est robuste, vigoureux, et cet âge convient au mariage. On peut confier à un homme de quarante ans les magistratures médiocres, et à un homme de cinquante ans les emplois les plus difficiles et les plus étendus. À soixante ans, on vieillit, et il ne reste plus qu’une prudence sans vigueur, de sorte que ceux de cet âge ne doivent rien faire par eux-mêmes, mais prescrire seulement ce qu’ils veulent que l’on fasse. Il convient à un septuagénaire, dont les forces du corps et de l’esprit sont désormais atténuées et impuissantes, d’abandonner aux enfants le souci des affaires domestiques.