Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/270

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Le livre des rites prescrit même les punitions qu’on doit attacher à la transgression de cette loi. « Un concubinaire, dit-il, sera puni de cent coups de verges sur les épaules. » Mais ces lois ne subsistent plus que dans les livres, et actuellement chacun peut avoir autant de femmes secondaires qu’il lui plaît. Sa fantaisie n’a d’autres limites que celles de sa fortune, et encore pas toujours.

Quel que soit le nombre des femmes secondaires, il ne peut jamais y avoir qu’une seule femme légitime, qui est la maîtresse de la maison, et à laquelle toutes les autres doivent être subordonnées. Les enfants qui naissent des femmes secondaires reconnaissent pour leur mère la femme légitime de leur père ; ils ne portent point le deuil de leur mère naturelle, c’est à la première qu’ils prodiguent les témoignages de respect, d’affection et d’obéissance. La femme secondaire est si inférieure, si dépendante, qu’elle obéit exactement à la femme légitime en tout ce qui lui est ordonné. Elle n’appelle jamais le chef de la maison que du simple nom de père de famille.

Il n’est jamais permis aux femmes secondaires d’abandonner leur mari pour quelque cause que ce puisse être. Elles sont tout simplement la propriété de celui qui les a achetées ; mais le mari peut les répudier, les chasser, les revendre quand bon lui semble ; aucune loi ne le lui défend. « Si quelqu’un, dit le code, chasse sa femme légitime sans raison, on l’obligera de la reprendre, et il recevra quatre-vingts coups de bâton. » La loi ne dit rien de la petite femme, et ce