Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/300

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l’empire, l’exil perpétuel ou temporaire en Tartarie, et la mort, qui se donne par strangulation ou décapitation. Les rebelles sont coupés en morceaux, ou mutilés de la manière la plus horrible. L’application des peines est le plus souvent arbitraire et précipitée, à l’exception toutefois de la peine de mort, pour laquelle, hors certains cas très rares, on doit attendre la ratification de la sentence par l’empereur.

Il existe, en Chine, un code très-détaillé, une sorte de Corps du droit chinois, comme diraient les légistes européens. Il a pour titre : Ta-tsing-lu-li, c’est-à-dire Lois et statuts de la grande dynastie des Tsing » . Ce livre curieux a été traduit du chinois en anglais par sir Georges Thomas Staunton, sous le titre de Code pénal de la Chine. Un tel titre paraît d’abord inexact et peu conforme au texte chinois et aux matières dont il est traité dans le cours de l’ouvrage, où il y a autre chose que le système des lois criminelles de la Chine. Il est partagé en sept divisions, dont voici les sujets : 1° lois générales ; 2° lois civiles ; 3° lois fiscales ; 4° lois rituelles ; 5° lois militaires ; 6° lois criminelles ; 7° lois sur les travaux publics. Cette qualification de Code pénal, quoique peu littérale, nous paraît pourtant assez logique.

Ceux qui ont observé sérieusement les institutions et les mœurs chinoises ont été frappés de deux choses, bien propres en effet à exciter l’attention. D’un côté, c’est le caractère pénal affecté par la législation du Céleste Empire. Chaque prescription de la loi, chaque règlement, est l’objet d’une sanction pénale, non-seulement dans l’ordre criminel, mais encore dans l’ordre purement