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Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/360

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mange la pâte non fermentée et à moitié cuite, tantôt sous forme de galette et tantôt tirée en rubans comme du macaroni. On fabrique quelquefois de petits pains gros comme le poing et qu’on se contente de faire cuire à la vapeur d’eau.

Quoique la Chine possède les céréales, les fruits et les légumes de l’Europe, elle trouve encore dans le règne végétal une foule d’autres produits aussi riches que variés, dont plusieurs pourraient, sans doute, prospérer dans le midi de la France, et surtout dans nos superbes possessions d’Afrique. Parmi les végétaux les plus célèbres de la Chine, nous devons citer le bambou, dont les nombreux usages ont influé sur les habitudes des Chinois. Il est permis d’affirmer, sans crainte d’exagération, que les mines de la Chine lui valent moins que ses bambous, et qu’après le riz et les soieries, il n’y a rien qui soit d’un aussi grand revenu. Les usages auxquels le bambou est appliqué sont si considérables et d’une utilité si générale, qu’on ne conçoit pas comment la Chine pourrait se passer aujourd’hui de cette espèce de roseau.

Le bambou sort de terre, comme les asperges, avec la grosseur et le volume qu’il conserve ensuite dans son accroissement. Le dictionnaire de Khang-hi le définit : « une production qui n’est ni herbe ni arbre » (fei-tsao, fei-mou) ; c’est, en quelque sorte, un végétal amphibie, qui est quelquefois comme une plante et qui acquiert aussi les proportions d’un arbre. Les bambous ont été connus de tout temps, en Chine, où ils croissent naturellement. Mais ce n’est que vers la fin du troisième siècle avant l’ère chrétienne qu’on peut fixer le commencement