Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

savoir ce qu’elles devenaient pendant les six mois de leur absence, et où elles allaient. Ils ont constaté que les hirondelles aux pattes desquelles on avait attaché des signes pour les reconnaître, avaient paru plusieurs années de suite dans la même maison. On était donc certain que celles qui s’en allaient en automne étaient les mêmes qui revenaient au printemps ; mais où allaient elles ? Les anciens prétendaient, les uns qu’elles passaient les mers, les autres qu’elles s’enfonçaient dans l’eau. Maintenant, ces opinions sont regardées par les Chinois comme des fables puériles, et plusieurs observations leur ont démontré que les hirondelles n’entreprennent pas de longs voyages, pour aller passer chaudement l’hiver quelque part. Il est écrit dans les annales de la Chine « que le peuple étant accablé par les malheurs qui affligèrent le règne de l’empereur Ngan-ty, plus de mille familles désertèrent leurs villages, et allèrent se réfugier dans les montagnes les plus enfoncées et les plus sauvages, pour fuir les révoltes et la famine. Comme rien n’avait poussé, elles furent réduites à se nourrir de rats et d’hirondelles qu’elles trouvaient assemblées par pelotons dans les cavernes et dans le creux des rochers. » Un autre historien rapporte encore le fait suivant : L’empereur Yang-ty[1] ayant ordonné des réparations sur les bords du fleuve Jaune, on trouva une grande quantité d’hirondelles assemblées par pelotons dans les creux des rochers, et dans les cavernes des endroits où les bords sont déserts et très-escarpés. » Un naturaliste chinois, nommé Lu-chi, dit, après avoir rapporté ces faits :

  1. Il monta sur le trône l’an 605.