Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/390

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dans le Nord que dans le Midi. Si les Chinois méridionaux jouent plus que les septentrionaux, en compensation ils boivent moins. Tout le monde sait que la boisson habituelle des Chinois est le thé ; mais ce n’est pas évidemment avec cette infusion qu’ils s’enivrent ; ils font, en outre, une grande consommation de vin, d’alcool et de liqueurs spiritueuses, dont les moyens de fabrication sont très-populaires et à la portée de tout le monde.

Les raisins ont été connus en Chine et célébrés dès la plus haute antiquité. Les savants prétendent qu’on ne peut entendre que de la vigne les descriptions des jardins impériaux dans le Tcheou-ly, ouvrage attribué au célèbre Tcheou-kong, qui monta sur le trône en 1122 avant Jésus-Christ. Quoi qu’il en soit sur ce point, il est hors de doute qu’il y avait des vignes dans les provinces du Chan-si et du Chen-si, bien des siècles avant l’ère chrétienne. L’historien Sse-ma-tsien raconte qu’un riche particulier avait un vignoble si considérable, qu’il faisait, tous les ans, dix mille mesures de vin. Le vin de raisin, dit l’historien chinois, ayant la propriété de se conserver un grand nombre d’années, on l’enterrait dans des urnes. À cette époque il fut très-commun et causa beaucoup de désordres. Les nombreuses chansons composées sous les dynasties des Yuen et des Han sont une preuve que les Chinois n’ont pas toujours dédaigné, comme on le croit communément, le vin de raisin. L’empereur Ouen-ty l’a chanté avec un enthousiasme lyrique digne d’Anacréon et d’Horace.

D’après ce témoignage des Annales, la vigne, comme tout le reste, a subi, en Chine, bien des révolutions.