Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/418

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nature à nous désaltérer. Nous regardâmes, d’un œil attristé, ces friandises chinoises, sans oser y toucher, de peur d’activer encore la soif brûlante dont nous étions dévorés. Le Saule pleureur but du thé bouillant et du vin chaud ; il croqua des ciboules, mangea du gingembre, fuma coup sur coup cinq ou six pipes de tabac, et se trouva ensuite parfaitement rafraîchi et restauré. Rien qu’à le voir faire, nous sentions notre gosier et notre langue se dessécher tout à fait ; nous ne pouvions plus y tenir. — Ne pourrait-on pas, dîmes-nous au globule blanc, trouver un peu d’eau fraîche dans les environs ?

— À quelques pas d’ici nous avons un puits très-profond ; l’eau en est excellente, mais elle est froide comme la glace ; avant de la boire, il faut au moins la faire chauffer un peu, autrement, elle occasionne des coliques… Nous le suppliâmes de nous en envoyer chercher, en lui promettant d’user de précaution pour ne pas être malade. Un soldat de bonne volonté prit un large seau et courut nous puiser de l’eau. Pendant ce temps, nous demandâmes au globule blanc, si, par hasard, il n’aurait pas du vinaigre dans son établissement. — J’en ai, nous répondit-il ; mais je crains qu’il ne vous convienne pas ; c’est du vinaigre de polype, il est fabriqué par un animal.

— Du vinaigre de polype ! nous connaissons cela ; c’est le meilleur vinaigre qu’on puisse trouver. Mais comment se fait-il que tu possèdes un tsou-no-dze, « polype à vinaigre ? » c’est un véritable trésor. Est-ce que tu as été sur les côtes du Leao-tong ? — Il y a quelques années, j’ai été envoyé en expédition dans cette contrée, et j’en ai rapporté un tsou-no-dze.

Pendant cette conversation, le soldat arriva avec son