Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/427

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cerveau pour nous trouver un logement, alors que nous avions à notre portée un wen-tchang-koun. Nous fîmes quelques tours de promenade sur cette charmante galerie. Le soleil venait de se coucher, et la délicieuse fraîcheur du soir commençait déjà à se faire sentir. Quelques-uns des Chinois qui stationnaient sur le quai nous remarquèrent. La nouvelle, comme une étincelle électrique, se communiqua rapidement de tout côté, et bientôt toutes les têtes furent en l’air et les yeux dirigés vers la galerie du wen-tchang-koun. Tous les passants se crurent obligés de s’arrêter pour nous contempler à loisir ; insensiblement la foule devint tellement compacte, que la circulation se trouva tout à fait interceptée. Comme nous étions haut placés, et à une assez grande distance de la multitude, nous ne pouvions nullement être incommodés de tous ces regards qui semblaient vouloir nous dévorer. Aussi continuâmes-nous tranquillement notre promenade, heureux de pouvoir satisfaire, sans inconvénient, la bien légitime curiosité des habitants de Nan-tchang-fou. Nous étions seulement privés d’entendre leur conversation, qui, assurément, devait pétiller de réflexions curieuses et intéressantes.

Le maître d’hôtel du wen-tchang-koun vint nous prévenir que le souper était prêt, et nous demanda où nous désirions qu’il nous fût servi… Les deux missionnaires se regardèrent, et lurent dans les yeux l’un de l’autre qu’ils avaient la même pensée. — Y a-t-il quelque inconvénient, dîmes-nous au maître d’hôtel, à ce que nous prenions notre repas sur cette galerie ? — Aucun, nous répondit-il ; il y aura, au contraire, ici plus qu’ailleurs, de la fraîcheur et de la clarté, et puis les Cent