Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/431

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le bonheur de trouver. Nous autres Européens, nous aimons le frais et le grand air, et cette galerie, ouverte de tous côtés, nous convient à ravir. — C’est vrai, la situation est des plus agréables durant les chaleurs de l’été ; cependant le wen-tchang-koun n’est pas tout à fait à la disposition des autorités ; c’est une propriété de la corporation des lettrés. — Nous savons cela ; mais nous n’ignorons pas non plus que la corporation des lettrés aime à pratiquer les rapports sociaux dont les préceptes sent exposés dans les livres sacrés et classiques. Les littérateurs et les bacheliers de toutes les contrées civilisées s’appliquent surtout à observer les rites de l’hospitalité envers les étrangers. Si jamais tu daignais visiter le modeste empire des Français, les lettrés de notre pays ne manqueraient pas de t’accueillir dans tous les wen-tchang-koun que tu rencontrerais sur ta route. — Ah ! je ne serais pas digne, je ne serais pas digne, fit le préfet, en accompagnant ces paroles d’une foule de petites courbettes rapidement exécutées… Cependant, ajoutat-il, après avoir repris insensiblement la position verticale, j’étais venu pour vous inviter à déménager, et à vous rendre au logement que je vous ai fait préparer dans l’intérieur de la ville. — Ah ! nous ne sommes pas dignes de cette attention, répondîmes-nous, en exécutant, à notre tour, une série de révérences ; nous ne sommes pas dignes. Tu vois qu’on est fort bien ici ; la raison nous invite à y rester, et les rites, qui sont fondés sur la raison, demandent qu’on nous y laisse. — Bien parlé, très bien parlé, dit le mandarin, en riant ; je vois qu’il sera difficile de vous décider à quitter le wen-tchang-koun. — Oui, très-difficile, presque impossible ; il vaut mieux