Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/44

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inflige à un homicide, de la manière réglée pour les cas où l’on tue par accident ; mais ils seront obligés de quitter pour toujours leur profession. Cette dernière mesure nous paraît assez sage, et mériterait peut-être d’être empruntée à la Chine.

Les docteurs chinois aiment beaucoup les spécialités, et s’occupent exclusivement du traitement de certaines maladies. Il y a des médecins pour les maladies qui proviennent du froid, et d’autres pour celles qui sont causées par le chaud. Les uns pratiquent l’acupuncture, d’autres raccommodent les membres cassés. Il y a enfin des médecins pour les enfants, des médecins pour les femmes, des médecins pour les vieillards. Il en est qu’on nomme suceurs de sang, et qui fonctionnent comme des ventouses vivantes ; ils apposent hermétiquement leurs lèvres sur les tumeurs et les abcès des malades, puis, à force d’aspirer, ils font le vide, et le sang et les humeurs jaillissent en abondance dans leur bouche. Nous avons eu occasion de voir à l’œuvre un de ces vampires, et nous n’oublierons jamais le spectacle rebutant que présentait cette face hideuse, collée aux flancs d’un malheureux qu’elle semblait vouloir dévorer. La cure des yeux, des oreilles et des pieds est ordinairement réservée aux barbiers, qui jouissent, en outre, dans quelques provinces du Midi, du privilège de faire la pêche aux grenouilles. Quelle que soit la spécialité des médecins chinois, on en voit très-peu qui deviennent riches en exerçant leur art ; ils vivent au jour le jour, comme ils peuvent, et rivalisent ordinairement de privations et de misère avec leurs confrères les maîtres d’école.

D’après tout ce que nous venons de dire, le lecteur