Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/448

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selon nos goûts et nos désirs, il fit un décret enjoignant aux administrations de toutes les villes situées le long du fleuve que nous allions remonter d’avoir à nous fournir, à notre passage, cinq onces d’argent, ce qui vaut à peu près une cinquantaine de francs. Cette somme devait être entièrement à notre disposition pour le service de la table. Comme, sur cette route, les villes sont assez rapprochées, il se trouva que nous avions en réserve une somme énorme, lorsque nous arrivâmes à Canton. On verra plus tard quelle en fut la destination.

Les autorités de Nan-tchang-fou, il faut en convenir, firent les choses en grand, et nous traitèrent avec une pompe extraordinaire. Que l’on compare cette manière large et pleine de dignité du gouverneur du Kiang-si, avec le règlement mesquin qu’on suit à l’égard du colonel russe chargé de conduire, tous les dix ans, une légation de Khiaktha à Péking. D’après une loi qui s’exécute ponctuellement, il est accordé, par jour, à ce représentant du czar, un mouton, une tasse de vin, une livre de thé, une cruche de lait, deux onces de beurre, deux poissons, une livre d’herbes salées, quatre onces de fèves fermentées, quatre onces de vinaigre, une once de sel et deux soucoupes d’huile de lampe ; puis, tous les neuf jours, un dîner de quatre services à la chinoise.

Le personnel de l’escorte qui nous accompagnait depuis la capitale du Hou-pé fut remplacé à Nan-tchang-fou. Le Saule pleureur nous fil ses adieux, et nous reçûmes avec reconnaissance ses vœux et ses larmes. Au moment de nous embarquer, nous fûmes accostés, sur