Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/460

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comme à Paris. Cet usage est très-ancien dans l’Empire Céleste et ne paraît nullement avoir été emprunté à l’Europe. Il existait probablement dans les temps où nos bons aïeux vivaient encore dans les forêts.

Quoique les Chinois soient depuis fort longtemps en possession de l’invention des voitures, ils ne sont pas, tant s’en faut, aussi avancés que nous. Les fiacres de Péking ne valent guère mieux que les détestables chariots de voyage dont nous avons déjà parlé. Ils sont seulement plus petits, plus élégants, coloriés et vernis avec luxe, garnis, à l’intérieur, de taffetas rouge ou vert, mais jamais suspendus. Cet inconvénient est beaucoup plus sensible dans la capitale que partout ailleurs. Les rues principales, jadis pavées avec de larges dalles, n’ayant subi aucune réparation depuis peut-être plus de deux cents ans, il en manque aujourd’hui presque autant qu’il en reste ; de sorte qu’on rencontre partout de grands trous carrés bordés de pierres de taille. On comprend combien cela doit être commode pour la circulation des voitures. Aussi les voit-on courir en bondissant, tantôt d’un côté et tantôt d’un autre. Leurs roues sont, il est vrai, d’une grande solidité, et rarement elles cassent ; mais cela n’empêche pas les fiacres de verser très souvent. Durant notre séjour à Péking, il nous est arrivé une fois de prendre, pour une longue course, une de ces abominables machines ; nous y fûmes maltraité d’une manière si atroce, que nous résolûmes de ne plus employer désormais un tel moyen de transport. Les Chinois s’en accommodent ; ils sont là paisiblement assis, fumant leur pipe tout à l’aise et s’abandonnant,