Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/463

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comme un spécimen du caractère et de l’esprit chinois. On en remarquera peut-être plusieurs pleins de sel et de finesse, et que la Rochefoucauld n’eût certainement pas désavoués.

« Le sage fait le bien comme il respire ; c’est sa vie.

« On peut être décent sans être sage ; mais on ne saurait être sage sans être décent.

« La décence est le teint de la vertu et le fard du vice.

« Mes livres parlent à mon esprit, mes amis à mon cœur, le le ciel à mon âme, tout le reste à mes oreilles.

« Le sage ne dit pas ce qu’il fait, mais il ne fait rien qui ne puisse être dit.

« L’attention aux petites choses est l’économie de la vertu.

« La raillerie est l’éclair de la calomnie.

« L’homme peut se courber vers la vertu ; mais la vertu ne se courbe jamais vers l’homme.

« Le repentir est le printemps des vertus.

« La vertu ne donne pas les talents, mais elle y supplée : les talents ne donnent ni ne suppléent la vertu.

« Qui trouve du plaisir dans le vice et de la peine dans la vertu est encore novice dans l’un et dans l’autre.

« On peut se passer des hommes ; mais on a besoin d’un ami.

« Le cérémonial est la fumée de l’amitié.

« Si le cœur n’est pas de moitié avec l’esprit, les pensées les plus solides ne donnent que de la lumière : voilà pourquoi la science est si peu persuavive, et la probité si éloquente.

« Le plaisir de bien faire est le seul qui ne s’use pas.

« Cultiver la vertu est la science des hommes, et renoncer à la science est la vertu des femmes.

« Il faut écouter sa femme et ne pas la croire.

« À moins d’être bête ou sourd, quel métier que celui de beau-père ! Si, avec une femme et une bru, on a encore des sœurs et des belles-sœurs, des filles et des nièces, il faut se faire craindre comme un tigre pour pouvoir y tenir.