Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

car ils eurent la satisfaction de nous trouver une mine passable, et, ce qui valait encore mieux, un désir bien ardent de nous remettre en route à l’entrée de la nuit.

Pleins de cette espérance, ils s’évertuaient à nous rendre la journée douce et facile. Afin de nous procurer un repos salutaire, ils eurent soin de charger un gardien du palais communal de bien expulser, à l’aide d’un long chasse-mouches en crin de cheval, les moustiques qui pourraient se trouver dans nos appartements ; et, de peur que ces impertinents insectes, cédant à la dépravation de leur instinct, ne cherchassent plus tard à venir attenter à notre sommeil, on établit dans toutes les avenues de nombreuses fumigations, à l’aide de certaines herbes aromatiques dont les moustiques, dit-on, ne peuvent supporter l’odeur. Le résultat prévu et désiré fut que nous dormîmes délicieusement et à satiété.

La renommée ayant appris aux autorités de Tien-men que nous avions témoigné plus d’une fois une certaine prédilection pour les fruits aqueux, on eut l’amabilité d’en mettre en abondance à notre disposition ; les pastèques surtout furent livrées à la consommation des voyageurs avec une étonnante prodigalité. Les soldats, les domestiques, les porteurs de palanquin, tout le monde en eut à discrétion. Outre que c’était la bonne saison pour ce fruit, Tien-men a la réputation d’en produire d’une grosseur et d’une saveur exceptionnelles. Quoiqu’il fût encore grand matin quand nous étions entrés dans la ville, nous avions pu remarquer dans toutes les rues de longs établis, sur lesquels on avait étalé avec profusion de magnifiques tranches de pastèques. Il y en avait d’écarlates, de blanches et de jaunes ; ces