Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/69

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et se soumettre à l’empire de la mode en fait de coiffures et d’habillements ? Les Européens, qui ont pris un goût prodigieux pour le changement, en ce qui concerne toutes ces choses, croiront que je vante les Asiatiques en peignant leurs variations, et je crains de passer pour un panégyriste outré des Orientaux en me rendant garant de leur inconstance.

« Mais, premièrement, quelle étroite liaison, quel rapport intime ont entre eux ces peuples qu’on nomme Orientaux, pour qu’on leur applique une dénomination générale, pour qu’on les enveloppe, sans distinction, dans un jugement unique ? Il semble qu’il y ait quelque part une vaste contrée, un pays immense appelé l’Orient, et dont tous les habitants, formés sur le même modèle et assujettis aux mêmes influences, peuvent être décrits ensemble et appréciés d’après les mêmes considérations. Mais qu’ont de commun tant de peuples divers, si ce n’est d’être nés en Asie ? Et l’Asie, qu’est-elle qu’une vaste portion de l’ancien continent, que la mer seule entoure de trois côtés, et à laquelle il a fallu, du côté qui nous avoisine, assigner une démarcation fictive, et tracer des limites imaginaires ? Ces noms surannés, avec lesquels on croyait s’entendre, ont eux-mêmes fait place à des dénominations plus élégantes ; et l’on ne sait plus ce qui est de l’Asie et ce qui n’en est pas, depuis que, ayant proscrit les quatre vieilles parties du monde, les géographes leur ont substitué une division en trois, en cinq ou en six avec les noms doctes et harmonieux d’Océanie, d’Australie,