Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/72

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que ces dénominations mêmes, qu’on emploie pour abréger des mots vides de sens et des termes sans valeur, ce qui n’a d’inconvénient que pour ceux qui s’en servent sans y faire attention et sans les définir. Ce que ces nations peuvent encore offrir de semblable c’est le même entêtement en ce qui les concerne, la même injustice à l’égard des étrangers, qui distinguent les nations policées de l’Orient. Des préventions non moins obstinées, des préjugés non moins aveugles les séparent et les tiennent éloignées les unes des autres, et un Japonais à Téhéran, un Egyptien ou un Singalais transporté dans les rues de Nanking, y paraîtrait un être aussi remarquable, aussi singulier et presque aussi ridicule qu’un Européen.

« Mais croirait-on du moins, que, en remontant dans le passé, il serait possible de découvrir quelque chose de cette civilisation uniforme, de ce type primitif et universel auquel, pour principal caractère, on assigne la fixité et l’immobilité ? Si différents maintenant les uns des autres, les Orientaux le seraient-ils devenus par un effet du temps ? Auraient-ils, été semblables entre eux à des époques reculées ? Seraient-ils devenus changeants, par suite d’un changement, et seraient-ce des révolutions qui les auraient mis en goût ? L’histoire de l’Asie répond à toutes ces questions, et, si l’on s’en forme quelquefois une idée si fausse, c’est qu’il en coûte quelque peine pour l’étudier, et que la plupart de ceux qui en ont parlé, ont trouvé plus court de la faire que de la lire.

« La religion et le gouvernement sont au nombre des choses qui ne doivent pas varier sans nécessité ;