Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/81

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entêté jusqu’à l’opiniâtreté, quand il s’agissait de soutenir un sentiment qu’il avait une fois avancé ou un système qu’il voulait faire adopter ; comme un orgueilleux plein de son propre mérite, n’ayant de l’estime que pour ce qui s’accordait avec ses idées et était conforme à sa manière d’envisager la politique ; comme un homme enfin qui s’était fait un point capital de détruire de fond en comble les anciennes institutions, pour leur en substituer de nouvelles de son invention. Afin de réussir dans son entreprise, il n’avait pas craint de se livrer à un travail long, pénible, difficile et même rebutant, tel que celui de faire d’amples commentaires sur les livres sacrés et classiques, dans lesquels il insinua ses principes, et de composer un dictionnaire universel dans lequel il donna à différents caractères un sens arbitraire qu’il avait intérêt à y trouver. Les historiens ajoutent que, pour ce qui concerne les affaires d’État, il était incapable de les traiter, parce qu’il n’avait que des vues générales de gouvernement, et qu’il voulait se conduire suivant des maximes bonnes en elles-mêmes, mais dont il ne savait ni ne voulait faire l’application conformément aux temps et aux circonstances.

Wang-ngan-ché eut plusieurs phases de succès et de discrédit pendant qu’il employait tous ses efforts afin de réorganiser, ou, pour mieux dire, de révolutionner l’empire ; sa puissance fut presque illimitée sous l’empereur Chen-tsoung, qui, séduit par les qualités brillantes de ce novateur, lui donna toute sa confiance. Bientôt les tribunaux et l’administration furent remplis de ses créatures ; trouvant alors le moment favorable