Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/83

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qui éternise la durée des empires et cet esprit d’innovation qui les ébranle. Mus par des principes contraires, les deux adversaires avaient des talents égaux ; l’un employait les ressources de son imagination, l’activité de son esprit et la fermeté de son caractère, à tout changer, à tout régénérer ; l’autre, pour résister au torrent, appelait à son secours les souvenirs du passé, les exemples des anciens, et ces leçons de l’histoire, dont il avait, toute sa vie, fait une étude particulière.

« Les préjugés mêmes de la nation, auxquels Wang-ngan-ché affectait de se montrer supérieur, trouvèrent un défenseur dans le partisan des idées anciennes. L’année 1069 avait été marquée par une réunion de fléaux qui désolèrent plusieurs provinces : des maladies épidémiques, des tremblements de terre, une sécheresse qui détruisit presque partout les moissons. Suivant l’usage, les censeurs saisirent cette occasion pour inviter l’empereur à examiner s’il n’y avait pas dans sa conduite quelque chose de répréhensible, et dans le gouvernement quelques abus à réformer, et l’empereur se fit un devoir de témoigner sa douée leur en s’interdisant certains plaisirs, la promenade, la musique, les fêtes dans l’intérieur de son palais. Le ministre novateur n’approuva pas cet hommage rendu aux opinions reçues. Ces calamités qui nous poursuivent, dit-il à l’empereur, ont des causes fixes et invariables ; les tremblements de terre, les sécheresses, les inondations, n’ont aucune liaison avec les actions des hommes. Espérez-vous changer le cours ordinaire des choses, ou voulez-vous que