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Eyck. Sur ses tableaux les figures des saints sont moins naturalistes, et leur disposition est plus dramatique. Il met dans ses compositions plus d’animation et tend toujours à exprimer la tendresse, la compassion, les sentiments que lui suggèrent ses méditations sur les sujets qu’il veut représenter. Parmi les tableaux nombreux qui lui sont attribués, les suivants doivent être signalés. Un triptyque qui se trouvait dans la Chartreuse de Miraflores, près de Burgos, et le tableau d’autel de l’église de Middelbourg, près de Bruges, peint pour Pierre Bladelin ; ces deux œuvres se trouvent actuellement à Berlin ; une Madone avec SS. Pierre et Jean, Corne et Damien, tableau peint pour Côme de Médicis, actuellement à Francfort ; la Descente de la Croix, anciennement dans la chapelle de Notre Dame hors les murs, à Louvain, et actuellement à Madrid.

V. HUGUES VAN DER GŒS ET JOSSE DE GAND.

On assigne généralement pour lieu de naissance à Hugues Van der Goes, la ville de Gand. Selon toute probabilité, il était originaire de Ter Goes, en Zélande ; il résida à Gand vers 1465 et il resta tantôt dans cette ville, tantôt à Bruges jusqu’en 1476, époque à laquelle, suivant l’exemple de son frère, il entra comme frère lai dans le monastère de l’ordre des Augustins, à Rouge-Cloître, en Brabant ; il y mourut en 1482. La seule de ses œuvres dont l’authenticité soit établie, est un retable d’autel exécuté pour Thomas Portinari, l’agent des Médicis à Bruges et qui fut donné par lui à l’Hôpital Sainte-Marie Nouvelle, à Florence. Comme composition cette peinture est plutôt molle, mais les portraits des donateurs et de leurs enfants sont excellents, pleins de caractère individuel ; ceux-ci et les figures des bergers sont évidemment une reproduction fidèle de la nature. Il fut certainement impressionné par Jean van Eyck, dont il subit l’influence à un plus haut degré que n’importe quel autre maître de l’école.

Bruges n’a conservé qu’une seule de ses œuvres, la Mort de la Sainte Vierge (51), provenant de l’abbaye des Dunes. Ce qui frappe surtout dans cette composition, c’est le sentiment répandu sur les figures ; l’expression du visage de la Vierge est admirable. Le coloris a perdu beaucoup de son harmonie par l’enlèvement des glacis, il y a une trentaine d’années.

Josse van Wassenhove, connu jusqu’ici sous le nom de Juste de Gand[1]

  1. Voir La Petite Revue de l’Art, II, 109, Gand, 1901.