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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/136

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VOYAGE À VÉNUS

suivant l’habitude, passer la journée auprès d’eux.

— Comment ! lui demandai-je tout surpris, c’est ici l’usage de recevoir un fiancé pendant des jours entiers ?

— Et ces visites se prolongent un ou deux mois. Ne faut-il pas, avant d’accomplir un acte aussi important, aussi indissoluble que le mariage, s’apprécier et se connaître à fond ?

— Eh bien ! nous sommes loin de comprendre ainsi les choses sur notre globe terrien, et nous traitons le mariage d’une façon bien plus expéditive. À nos yeux, c’est purement et simplement une affaire d’intérêt, et, comme nous en avons beaucoup en tête, nous bâclons celle-là en trois ou quatre jours.

— Comment cela ? demanda en riant Mélino.

— Un tiers officieux, mandataire et souvent membre de la famille du futur, vient trouver le père de la jeune fille, et, après un éloge convenable de l’ange en question qu’on recherche, avant tout, pour ses charmes, ses vertus… etc., demande quel sera le chiffre de sa dot. Le père l’annonce, et s’enquiert à son tour de l’apport du prétendant. L’ambassadeur matrimonial répond, et, des deux côtés, on commence par trouver les chiffres insuffisants. Une discussion s’engage : celui-ci fait valoir le poste officiel