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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/141

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VOYAGE À VÉNUS

contours de son front se perdaient dans l’ombre d’une magnifique chevelure dont les flots d’or coulaient le long de ses joues, pour retomber en cascade sur ses épaules satinées. Puis, rare et charmant contraste ! auprès de ces blonds cheveux, deux sourcils noirs, se courbant avec une exquise pureté de ligne sur des yeux pleins de vifs regards, semblaient deux arcs d’ébène tendus pour les flèches de l’amour.

Pardonnez-moi, mes bons amis, ces métaphores qui doivent vous paraître prétentieuses et outrées parce que vous les appliquez aux femmes de la Terre, mais qui ne sauraient vous peindre que bien faiblement la grâce enchanteresse de la plus jolie fille de Vénus.


Elle me considéra avec une grande surprise, qui s’augmenta encore quand son père lui eut fait connaître quelle était ma lointaine patrie.

— Comment ! s’écria-t-elle, c’est cette belle étoile que nous appelons l’étoile du berger ?

— Et qui donne aussi ce nom à votre planète, répondis-je en souriant, car c’est pour nous également l’étoile qui, pendant une bonne partie de l’année, apparaît la première après le coucher du soleil, et avertit le berger que l’heure est venue de

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