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VOYAGE À VÉNUS

tion de n’importe quoi. Chez nous, si tout finit par des chansons, tout commence par des discours.

Dans cette séance académique, le récipiendaire déclare, tout d’abord, combien il est indigne de l’éclatant honneur qu’on lui a fait, honneur qu’il a pourtant vivement sollicité, en étalant ses titres aux yeux de ces mêmes académiciens qui l’écoutent, et qui pourraient lui dire :

 

Ce langage à comprendre est assez difficile,
Monsieur, et vous parliez tantôt d’un autre style.

 

Puis, sous prétexte de faire l’éloge de celui qu’il remplace, il se livre à des appréciations plus ou moins passionnées sur les diverses époques que le défunt immortel a traversées. À son discours succède celui de l’académicien chargé de le recevoir, lequel souvent le crible de fines épigrammes, et le reçoit, pour ainsi dire, à coups d’épingle.


Notre conversation fut interrompue par l’arrivée d’une lettre de deuil qui fut remise à Mélino. Elle était ainsi conçue :

« Nous avons la douleur de vous annoncer le décès de M. X… (suivaient les divers titres du défunt, et