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VOYAGE À VÉNUS

ces groupes élégants de dames du monde qui viennent à nos cours d’assises montrer des toilettes, croquer des pastilles, respirer des sels, et lorgner accusés, témoins et avocats, — notamment les plus jeunes.

Le président interrogea l’accusé avec simplicité et bienveillance, se gardant bien de proférer aucune de ces boutades ironiques ou de ces invectives qu’on doit toujours épargner à un homme qui ne peut se venger, et qui, jusqu’à l’issue du procès, doit être présumé innocent.

Les témoins furent ensuite entendus. Au lieu de les presser de questions, on leur laissait pleinement le soin et le loisir de raconter ce qu’ils savaient de l’affaire. De cette façon, le jury pouvait juger pleinement du degré de passion apporté par chacun d’eux dans sa déposition, et les détails de ces récits tout spontanés lui donnaient du procès une physionomie bien plus vraie que ces réponses par oui et par non que nécessitent des questions trop multipliées.

J’admirai surtout la parfaite impartialité du président qui, dans tout le cours du procès, ne montra ni condescendance pour l’accusation ni faiblesse pour les intérêts de la défense.

Le réquisitoire et la plaidoirie, que d’une part