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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/186

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VOYAGE À VÉNUS

— Mais ce sont alors des maisons de détention et non d’éducation que vous avez là ! Comment voulez-vous que des enfants puissent s’y plaire et s’y développer, alors qu’à cet âge où ils ont tant besoin d’air, de lumière, d’expansion et de liberté, vous les enserrez dans l’enceinte étouffante et sombre de cours hérissées de grands murs et destinées à ce que vous appelez leurs récréations ; tandis que, pour le temps réservé au travail, vous les entassez dans de grands bâtiments agglomérés ensemble, tristes, obscurs et mal aérés ?

— Aussi, lui dis-je, cherchent-ils souvent à s’échapper pour aller aux champs, et faire ce que nous appelons l’école buissonnière.

— De quoi je les excuse grandement, car ils cèdent à un besoin de leur nature, auquel nous donnons, au contraire, pleine satisfaction. Nos enfants, vous le voyez, jouent dans les jardins, dans les bosquets, et ne sont nullement tentés de faire l’école buissonnière : ils ont si près d’eux les buissons, — et même les roses !

Puisque le hasard, ajouta Mélino, nous a conduits auprès de cet établissement, nous irons nous y reposer un instant, si vous voulez bien. J’ai à parler à un de mes anciens amis, professeur de sciences, pour le prier d’assister à une soirée que je donne