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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/201

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VOYAGE À VÉNUS

ne semble peut-être d’abord, car l’intensité des émotions dépend beaucoup de l’âge et du tempérament, et telle tracasserie qui fait sourire un homme, est un véritable supplice pour la sensibilité vierge et délicate de l’enfant.

« Aussi, sommes-nous très-circonspects dans les punitions que nous lui infligeons. C’est surtout par le désir de l’éloge et l’attrait des récompenses plutôt que par la pression d’une sévérité impérieuse que nous nous efforçons de le dominer. Si pourtant le châtiment devient indispensable, nous l’exerçons avec une modération extrême, et nous nous gardons surtout d’infliger aucune punition corporelle, de tirer les oreilles — déjà trop longues — des ignorants, de les frapper, les faire mettre à genoux, toutes rigueurs qui avilissent le caractère, obscurcissent l’entendement, et nuisent parfois à la santé des élèves.

« Nous ne leur imposons pas non plus ces longs et affreux griffonnages que vous appelez des pensums, et qui consistent généralement en quelques centaines de vers machinalement copiés ou en un seul identiquement répété. Nous aimons mieux que les punitions aient un autre effet que de fatiguer leurs doigts à noircir du papier, et qu’elles tournent au profit de leur mémoire, de leur intelligence et de