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VOYAGE À VÉNUS

pliquions le son et la lumière par les vibrations des corps, lesquelles étaient transmises — par l’air pour le son, — et par l’éther pour la lumière.

— Permettez-moi de vous dire, répliqua Podélos, que, tout d’abord et sans approfondir la question, cette théorie choque mon instinct.

« Eh quoi ! le son, cette voix des choses, ces accords qui nous ravissent, cette musique qui nous agite de tant d’émotions diverses, tantôt nous serrant le cœur sous l’étreinte d’un sentiment mélancolique, tantôt le dilatant dans l’expansion de la joie, ces suaves mélodies dont le charme élève notre âme à l’extase ou la laisse doucement aller au gré de molles rêveries qui la bercent comme des flots tranquilles, ces airs nationaux qui enflamment notre courage, notre dévouement aux grandes causes, notre amour de la patrie et de la liberté… tout cela ne serait donc autre chose que les oscillations d’un corps élastique mécaniquement communiquées, par couches successives, à l’air environnant ? Ce n’est pas possible. Et il faudrait que votre doctrine s’appuyât sur des faits bien concluants, sur des expériences bien décisives, pour que je consentisse à l’adopter.

« Mais il est loin d’en être ainsi, et j’admets plus