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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/226

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VOYAGE À VÉNUS

— En tout temps, surtout dans les couches voisines du sol ; car si, par la plus sereine et la plus transparente journée d’été, vous placez sur une table une carafe d’eau glacée, vous ne tarderez pas à voir la surface se couvrir d’un fin réseau de gouttelettes qui décèleront la présence de la vapeur ambiante. Cependant, cette vapeur est invisible, et c’est à peine si, du sommet d’une haute montagne, vous la verrez estomper d’un léger voile de brume les derniers plans du paysage. Mais qu’un courant ascensionnel emporte dans les froides régions d’en haut les couches inférieures de l’atmosphère, et la vapeur qu’elles contiennent se condensera bientôt en petites vésicules qui se rapprocheront les unes des autres et formeront un nuage. Ainsi pourrait-on rendre compte de la formation des nébuleuses, en supposant que la matière cosmique, incomparablement plus raréfiée que la vapeur d’eau dans l’atmosphère, s’est, par le lent travail des siècles, peu à peu agglomérée en une espèce d’immense nuage.

« Dans cette hypothèse de la matière cosmique remplissant l’espace, la transmission de la lumière s’expliquerait, non encore par des ondulations qui supposent l’élasticité de la matière où elles se produisent mais comme certains d’entre nous expli-