Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
227
VOYAGE À VÉNUS

prême, le courant est rompu, les principes vitaux cessent de se confondre et de s’accumuler, et, dans leur isolement, ils ne peuvent plus animer que ces êtres inférieurs qui naissent au sein de la fermentation putride.

« L’âme, dont les lois de formation et de développement ont été si dissemblables, doit continuer d’avoir une destinée toute différente. Le corps a trouvé ici-bas satisfaction à tous ses instincts, il a eu l’air, la lumière, les aliments ; la providence ne lui a donné aucun besoin qu’il n’ait eu de quoi y pourvoir : il peut périr. En est-il ainsi de l’âme ? Elle aussi a ses instincts, elle a ce noble besoin de connaître les vérités absolues, cette soif du bon, du beau, du juste, dont elle chercherait vainement la satisfaction en ce monde. Elle doit donc la trouver au delà.

« C’est cette considération qui nous donne le gage d’une destinée future supérieure à celle des animaux. Car, ainsi que le corps dont je parlais à l’instant, l’animal trouve ici-bas de quoi contenter ses instincts de toute nature. La nécessité d’une récompense ou d’un châtiment pour son mérite ou son démérite ne se fait point sentir à son égard comme à l’égard de l’homme. Il ne lui incombe, en effet, aucune responsabilité. Depuis le mollusque et l’araignée