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VOYAGE À VÉNUS

d’appui est le rail sur lequel pèse et agit la roue de la locomotive, ou l’eau que frappent les palettes du steamer. Ce qui a empêché jusqu’à ce jour de parvenir à diriger les ballons, c’est, je crois, qu’on n’a jamais voulu sortir de ce système du levier, et que l’atmosphère, surtout dans les couches supérieures, s’est trouvée trop subtile pour fournir un point d’appui assez résistant, eu égard à la masse à mouvoir.

Il existe pourtant un moteur qui n’emprunte aucune force au milieu qui l’environne, c’est celui qui est fondé sur la différence des pressions agissant sur les parois intérieures d’un corps, et dont vous avez pu fréquemment constater les effets dans l’atmosphère.

— Bah !

— Sans doute. Combien de fois n’avez-vous pas vu s’élever dans les airs, non comme le ballon par suite d’une légèreté relative, mais en vertu d’une impulsion intérieure, ces objets, signes éclatants des joies populaires, qui brillent dans toutes les fêtes, dans tous les pays, et pour tous les gouvernements : les fusées volantes ?

— En effet, dit Muller, elles s’élancent comme des flèches de feu dans les noires profondeurs du ciel, à cause de la pression du gaz produit par la