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VOYAGE À VÉNUS

feu était vif. Certes, sur la terre, au sommet des montagnes, nous avons souvent admiré le radieux scintillement des constellations, et pourtant l’atmosphère, mêlée de vapeurs, ternit leur éclat, auquel nuit aussi le fond bleuâtre du ciel qu’elles éclairent toujours un peu. Puis, on ne distingue bien que celles qui sont situées dans la région zénithale, les autres étant voilées par une couche d’air plus brumeuse et plus étendue. Mais, au sein du vide absolu où j’étais arrivé, des millions d’étoiles resplendissaient à l’horizon comme au zénith, sans que rien pût affaiblir la vivacité de leur rayonnement, et il me semblait que je voguais au sein d’une profusion de diamants, céleste poussière qui fourmillait dans l’espace infini. En bas seulement, la terre arrondissait son disque opaque, et formait un écran circulaire à la splendeur étoilée du ciel. Çà et là, sur sa surface noyée dans les ténèbres, apparaissaient, comme des points rougeâtres, les lointains reflets de l’éclairage de quelques grandes cités.


Un silence profond, universel, et insolite pour une oreille humaine, régnait autour de moi. Sur notre globe, même dans les nuits les plus calmes et les sites les plus déserts, toujours quelque bruit