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VOYAGE À VÉNUS

sombre, sans que nous l’aperçussions le moins du monde.

Il arrivait ainsi qu’un côté de mon esquif était très-vivement éclairé par les rayons qui le frappaient, tandis que l’autre se fondait brusquement dans une ombre si noire qu’il était absolument invisible.

Cependant le soleil montant peu à peu répandit sa lumière sur la sphère terrestre qui m’envoya son reflet. Ce reflet, traversant une atmosphère d’un bleu pâle, était un peu rouge, surtout vers les bords. J’étais déjà bien loin de notre planète ; et sa force d’attraction diminuant d’une façon notable, la vitesse de mon ascension s’en accrut considérablement.

— Tu parles toujours de ton ascension, observa Léo, sans paraître t’occuper outre mesure de te diriger vers Vénus, le but de ton pèlerinage.

— Je ne pouvais y songer encore. Tant que j’étais soumis à l’attraction de la Terre, je devais, pour conserver l’équilibre de mon esquif, me contenter de monter, en suivant la direction du rayon terrestre ; et, notre planète m’entraînant dans son mouvement de rotation, il se trouvait ainsi que je m’en éloignais en décrivant une spirale gigantesque.

Parvenu à la limite qui sépare la sphère d’attrac-