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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/56

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VOYAGE À VÉNUS

lieues de là. Mon hôte avait dans sa cour une petite voiture placée sur des rails qui communiquaient au sentier voisin, il la chargea de quelques denrées destinées à son propriétaire, puis nous y montâmes, et, mise en mouvement par un appareil électro-magnétique d’une grande puissance, elle s’élança sur la voie ferrée.

Au bout d’un quart d’heure, la ville m’apparut avec ses tourelles, ses aiguilles et ses dômes, recouverts de métaux qui nous sont inconnus, et dont les larges reflets roses, verts ou rouges, se mêlaient au scintillement de grosses gemmes qui constellaient leur surface en y dessinant de rayonnantes arabesques.

Comme j’approchais de cette féerique cité une réflexion soudaine me remplit d’inquiétude : je songeai que, suivant les usages de la civilisation, on ne manquerait pas, sans doute, de me demander mes papiers. Or, je les avais laissés à Speinheim, et il faut convenir que j’en étais un peu loin pour songer à réparer cet oubli.

Cependant, à notre arrivée, bien que mon physique très-exotique dût éveiller les soupçons de la police, dont la méfiance est comme on sait la première vertu, j’eus l’agrément de ne subir aucune investigation ni pour mes papiers, ni pour mes ba-