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VOYAGE À VÉNUS

d’une seule rue, et cette variété produit un coup-d’œil autrement pittoresque et gai que la funèbre procession de nos noirs habillements. Les Vénusiens aiment les vêtements amples, leur cou se dégage libre des étreintes de la cravate et du faux-col, et leur coiffure, quelque diverse qu’elle soit, n’affecte jamais la forme disgracieuse du cylindre de soie qui pèse sur notre tête sans la protéger contre les ardeurs du soleil.

J’ajouterai que pas un seul n’était décoré.

Quant aux femmes, elles ne s’infligent pas cet odieux et malfaisant corset qui, brisant le bas de leur poitrine, les divise en deux, et leur donne l’apparence d’un buste sur un dôme de crinoline. Revêtues d’une longue tunique, surmontée d’éclatantes draperies qui laissent couler autour du corps les flots de leurs plis harmonieux, elles laissent vaguement transparaître, sous ces voiles pudiques, toute la souplesse et la grâce des formes admirables dont les dota le Créateur pour en faire son chef-d’œuvre.