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VOYAGE À VÉNUS

« Comme il arriva pour les autres nébuleuses, les éléments de la nôtre se séparèrent, et se condensèrent ainsi que se condensent les vapeurs d’un nuage dans lequel se forme la grêle.

— Mais, en ce cas, répliquai-je, de même que le nuage produit un nombre infini de grêlons, la nébuleuse se serait résolue en une infinité de planètes, et non en un soleil entouré de quelques astres relativement très-petits.

— Remarquez, répondit Mélino, qu’à la différence des grêlons que l’attraction terrestre fait descendre du nuage, les diverses agglomérations de matière cosmique condensée étaient attirées vers le centre de la nébuleuse, et qu’elles y ont ainsi formé le soleil.

— Alors, lui dis-je, d’où vient qu’une partie ait résisté à cette attraction et formé les planètes ?

— À cause de la force centrifuge. La nébuleuse entière, — faisant une révolution, dont les éléments sont inconnus, autour de cet astre mystérieux qui dirige encore le cours du soleil, escorté de sa nombreuse famille (92 planètes), — était animée d’un mouvement de rotation. Ce mouvement très-lent, dans l’origine, à cause de l’immense étendue de la matière diffuse, s’accéléra beaucoup lorsqu’elle fut presque totalement réduite en un soleil, et la force