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VOYAGE À VÉNUS

ques, ont marqué aussi leur effet dans nos besoins et nos passions, de sorte que notre histoire offre avec la vôtre beaucoup d’analogie, surtout dans ses premières périodes.

« Les nombreuses espèces d’animaux qui précédèrent la race humaine sur notre globe, y vivaient isolées, tranquilles et heureuses au milieu de la plantureuse végétation qui le couvrait. L’homme parut, et le désordre commença. Les bouleversements physiques avaient cessé, ce fut le tour des bouleversements moraux, politiques, religieux, etc. Comme il est, de tous les animaux, le plus vaniteux, le plus ambitieux, le plus haineux, le plus vindicatif et je dirai même le plus féroce (car il est le seul qui se soit fait un spectacle agréable d’une lutte sanglante ou d’un supplice), les dissensions, les querelles et les meurtres se montrèrent dans l’histoire des premières familles. Puis, à mesure que se développa le genre humain, ces instincts se donnèrent plus de carrière.


« Chose curieuse ! ces mêmes hommes, si jaloux d’asservir leurs voisins, se laissèrent asservir eux-mêmes, de la meilleure grâce du monde, par des souverains qui s’imposaient à eux et s’en faisaient obéir dans leurs caprices les plus arbitraires et les plus vexatoires.