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Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/83

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VOYAGE À VÉNUS

géant levant les bras au ciel, le brouillard qui rampe sur le flanc d’un rocher ou d’une muraille en ruine, semble un blanc fantôme traînant après lui les longs plis de son linceul, le nuage noir qui s’allonge sous le sombre azur du ciel prend l’aspect d’un énorme dragon, l’écho de vos pas, le bruit du feuillage, vous inquiètent et vous effraient… mais que le ciel blanchisse à l’Orient, qu’un rayon de soleil parte de l’horizon, et toute cette fantasmagorie disparaîtra comme les chimères d’un vain songe. Ainsi, tous ces fantômes vénérés, toutes ces superstitions redoutables, qu’engendraient les ténèbres de l’esprit humain, s’évanouirent à la pure lumière de la science et de la raison.

« Mais, ce jour fut lent à venir. Ceux qui le redoutaient s’attachèrent à maintenir les populations dans l’ignorance, et le meilleur moyen qu’ils pussent employer dans ce but, était sans contredit de se charger eux-mêmes de les instruire. Aussi, s’emparèrent-ils de l’éducation, et affermirent-ils, de cette façon, leur puissance pendant bien des siècles. Propager les erreurs profitables à leur cause, et mettre les vérités sous le boisseau, tel était le programme de ces excellents ministres de l’ignorance publique.

« Pourtant, un beau jour, il arriva qu’ayant at-