Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/14

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2. Si donc, celles des créatures qui sont belles sont réputées produites par le bon Créateur, selon quelques-uns, comme les Grecs païens, les mages et les hérétiques, qui admettent une mauvaise essence contraire à la bonne, (mauvaise essence) qu’ils appellent ὑλη, qu’on traduit : matière. Notre première et subite réponse est que, par le Créateur infiniment bon, rien de mal ne se fait. Il n’est rien de mauvais qui soit mauvais par nature ; Dieu n’est pas créateur de mauvaises choses, mais de bonnes choses.

Or, quelles sont celles des créatures qu’ils estiment bonnes, ou quelles (sont celles) qu’ils estiment mauvaises ? car souvent celle qu’ils estimeront bonne, prise isolément, sans mélange avec sa compagne, devient nuisible, ce qui est attesté par tous en général. Le soleil est bon, mais sans le mélange de l’air, il brûle et dessèche ; de même aussi la nature humide de la lune, sans le mélange de la chaleur du soleil, est nuisible, corruptrice ; et l’air, sans l’humidité de la rosée, et sans la chaleur, est nuisible, corrupteur ; et les eaux arrosent le sol de la terre et le corrompent ; et la terre sans les eaux se déchire et se fend. Ainsi les quatre natures-(éléments) d’où résulte la composition, la constitution de ce monde, prises en particulier, sont corruptrices les unes des autres : mêlées avec leur compagne, elles deviennent utiles et profitables. Il en est bien ainsi, cela est évident, pour tous ceux qui veulent apprendre.