Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/182

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inénarrables, (qu’il) faut écouter, ou Marcion qui, les rejetant, les met au néant ?

4. Puis, si éternel était le dieu des lois, il lui faudrait être aussi prescient et omniscient, et, s’il n’était pas prescient et omniscient, il n’était donc pas parfait. Voilà qu’il paraît parfait, par cela même qu’il a fait les cieux et toute la terre, et non-seulement un ciel, mais deux (cieux) et beaucoup de forces. Et lui qui à tout cela suffit, comment ne pouvait-il pas savoir cela, qu’il y a quelqu’un au-dessus de lui dont il aurait quelque soupçon ? et, s’il le savait, pourquoi ne fortifia-t-il pas sa place, afin qu’il n’y eût pas entrée pour l’adversaire qui se tenait là, et faisait révolter ses créatures contre lui ?

Et puis l’(être) bon qu’ils appellent ainsi, si, comme ils disent, par nature était bon, et que la méchanceté ne fût pas en lui, puisqu’il pensait à (faire du) bien aux autres, pourquoi pensa-t-il à (se faire du) mal à lui, à se faire contrister par ses créatures ? car celui-ci, continuellement, fait des hommes, et celui-là, en les détournant toujours de lui, le fait misérable ; ce qui est l’œuvre non du bon, mais du méchant.

5. Puis encore, celui qu’ils disent le juste, s’il était vraiment juste, après avoir partagé ses principautés, fait pour lui les deux cieux, et à ὑλη et à ses fils laissé seulement la terre, comment était-il (possible) que, une autre fois, convoitant son monde, il dit : Donne-moi de ton argile, et moi, de mon côté, je donnerai le souffle, et nous ferons l’homme