Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/21

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jette hors du soleil (de la vie) ; celui-là, ayant résolu de voler les droits du mariage d’autrui, s’élance illégalement sur une couche étrangère, et ne laisse pas le droit d’être père à celui qui est époux de par les lois. Souvent des combats s’engagent où le coupable et le juste sont exterminés ensemble ; de là des morts prématurées, des maux affreux. Mais, quel besoin avons-nous de les énumérer l’un après l’autre ? Il suffit de dire brièvement d’où provient tout cela, quel est le principe, le fabricateur de ces désordres, s’il est quelque puissance mauvaise qui laisse faire tous ces désordres, et qui en soit elle-même l’auteur ; car, dire Dieu créateur de pareilles choses, est inconvenant ; de lui les maux ne tiennent pas leur existence : comment est-il possible de les croire produits par Dieu ? car Dieu est bienfaisant et créateur de ce qui est bien, rien de ce qui est mal n’approche de lui ; il ne se plaît pas dans le mal, il en fuit les actes et les artisans. Car antipathiques sont les maux à la nature (de Dieu).

C’est pourquoi ils pensent qu’il était avec lui (Dieu) quelque chose qui s’appelait ὑλη, c’est-à-dire matière, d’où il a fait toutes les créatures, qu’il a séparées avec un art et une sagesse admirables, et a ornées d’agréments. De cette matière il faut croire les maux sortis, elle (matière) qui était ineffective et informe, et dans la confusion, serpentant çà et là, allait, venait, et avait besoin de l’habile mise en œuvre de Dieu. Dieu ne la laissa pas (cette matière) continuellement s’agiter dans la confusion,