êtres sont ensemble, il faut qu’il y ait quelque chose qui les sépare. Or, comment considèrent-ils Dieu ? comme étant en quelque place, en tout ὑλη, ou dans une seule partie de ὑλη ? S’ils disent que tout Dieu est en tout ὑλη, quelque grand qu’ils disent Dieu, ὑλη se trouve plus grand que Dieu ; car celui dans lequel est quelqu’un, celui-là dans lequel il est, se trouve plus grand que celui qui est en lui, puisqu’il a été capable de le contenir tout entier. S’ils disent que Dieu est dans quelque partie seulement de ὑλη, ainsi ὑλη se trouve mille fois plus grand que Dieu, puisqu’une partie de ὑλη a été capable de contenir tout Dieu ; et, si Dieu n’est ni dans ὑλη, ni dans aucune partie de ὑλη, il est évident qu’il y avait quelque autre milieu entre eux deux, plus grand qu’eux deux ; et non-seulement deux êtres se trouvent sans commencement, mais même trois êtres. Dieu, ὑλη, et surtout ce milieu plus grand que les deux (autres êtres).
Or, s’il était autrefois un ὑλη sans ornement, sans actualité, sans forme, et que Dieu l’ait orné ; car, de cet état mauvais, il a voulu le faire passer à un état meilleur ; donc il fut un temps où Dieu était dans des choses sans ornement, sans actualité, sans forme, et il fallait que, comme ὑλη, Dieu même s’agitât dans la confusion.
Si en tout dans ὑλη, comme ils le disent, était Dieu, quand il amena (ὑλη) à l’ornement, à l’actualité, à la forme, lui-même (Dieu) en qui pouvait-il se recueillir ? car il ne lui était pas possible