PROLOGUE
Les fées représentent une forme de l’imagination humaine. Elles sont les mystérieuses filles du vague et du caprice. Mystérieuses, elles le sont à tel point que rien n’est plus difficile à déterminer que leur origine. Ouvrez les livres qui leur ont été consacrés : vous trouverez des suppositions, des analogies, des conjectures ; mais pas plus de précision que dans les brumes d’automne, dont ces héroïnes ont la grâce flottante.
Aussi pourquoi songeriez-vous que l’on pût emprisonner une légende de fées dans une armature de dates ? Elles appartiennent d’abord uniquement à cette immense histoire anonyme et quotidienne que personne ne songe à dater, pas plus qu’à écrire, et qui serait pourtant si passionnante à deviner, à ressaisir en quelques-unes de ses parcelles. Qui donc aurait noté la vision de l’aurore qu’eurent, un matin préhistorique, des bergers perdus dans l’im-