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CHAPITRE VI

LE MYTHE DES SAISONS ET LES BELLES ENDORMIES
DU MOYEN AGE : BRYNHILDE, ZÉLANDINE


À travers les féeries des diverses époques et des divers pays, le mythe des saisons se retrouve. Aucune fable ne fut plus gracieuse. Celle-ci nous vient peut-être des âges où les hommes, vivant plus près que nous de la nature, voyaient dans chaque nuage un drame, dans chaque rayon une fête, dans chaque feuille verdissante une surprise, et dans chaque fleur nouvelle un ravissement.

Elle nous apparaît dans les récits antiques, avec les histoires touchantes de Perséphone et d’Eurydice. Perséphone, ravie par Hadès au moment où elle cueillait des fleurs, est rendue à sa mère, Demeter, par un décret de Zeus ; elle passe dans le royaume souterrain des morts un tiers de l’année, mais elle demeure le reste du temps avec sa mère, au soleil des vivants. Cette légende ne correspond-elle pas aux trois périodes de la végétation : semailles, floraison, récolte ?

Eurydice, piquée par un serpent, est emportée